techniques de Restauration-Conservation

La restauration, c'est faire des choix entre méthodes utilisées et objectifs.


La restauration c'est "rendre l'œuvre détériorée compréhensible en sacrifiant au minimum son intégrité historique et esthétique".

La restauration a vocation à  la discrétion et doit rester inaperçue car c’est bien l’œuvre peinte qu’il importe de voir.

La conservation préserve ou prévient des altérations que les œuvres subissent. Suivant les dégradations observées, la conservation sera préventive (stabilisation des conditions de conservation, consolidations) ou curative par le  traitement des pathologies et altérations identifiées (refixage, doublage, rentoilage, imprégnation, consolidation des déchirures)

Notre travail de Restauration/Conservation doit durer 80 ans.

La structure portante (châssis, planche, parquet...)
L'étude du châssis est pleine d'enseignement pour le restaurateur. Cette étude permet la datation,  l'évaluation de l'état du châssis, de reconnaître  l'essence du bois, tous ces éléments peuvent nous renseigner sur l'artiste, son l'école de peinture et sa situation géographique. La structure portante confère stabilité, rigidité et maintien aux supports toiles, elle est indispensable à la bonne conservation de l’œuvre. Une structure portante inadéquate, cassée ou vermoulue peut contribuer à la dégradation de l’œuvre.

 

 

Traitements :
Consolider, traiter, modifier ou remplacer et teinter pour s'approcher de la couleur du châssis initial.


Le support textile (toile de lin, chanvre, coton, jute ou mixte... )

L'usage de la toile comme support de tableau sur chevalet apparaît au XVe siècle, en Italie. C'est au début du XVIème siècle que ce support sera régulièrement utilisé. Les toiles étaient d'abord marouflées sur des panneaux de bois (collage d'un support souple sur un support rigide) ou clouées sur le devant d'un châssis. L'examen de la toile détermine sa résistance mécanique, la qualité de sa tension et de son maintien sur le châssis, son état sanitaire (poussières, attaques biologiques).

 

 

Traitements :

Incrustations pour les zones lacunaires, pose de fils de steps et pièces de renfort, cartonnage ponctuel ou total.

Démontage du châssis, doublage, pose de bandes de tension, mise sous tension des toiles déformées, changement des semences oxydées....


La couche picturale (encollage + gesso + couche colorée)

Connaître la structure et nature de la couche picturale permet au restaurateur d'envisager les traitements les mieux appropriés aux pathologies présentes sur l’œuvre.

L'observation et l'examen de la couche colorée sous binoculaires fournissent des éléments d'information sur la technique du peintre,  les restaurations antérieures. Les altérations de la couche picturale peuvent être liées aux matériaux utilisés selon l'époque par le peintre, aux lieux d'exposition, aux accidents et parfois à la malveillance. 

 

 

Traitements :

Refixage des zones fragilisées,  masticage/façonnage des lacunes, réintégration colorée (la méthode choisie sera la plage neutre, le trattagio, le pointillisme, ou l'illusionniste selon l'époque de la création de l'œuvre peinte)


Le vernis

Le vernis, couche finale posée  sur l’œuvre peinte, peut être composée de blanc d'œuf, de colles, de résines, d'huiles siccatives, Ses compositions varient selon les époques, les artistes et les pays d'origine des peintres.

Le vernis donne à la couche picturale de la profondeur, de l’éclat de la brillance ou de la matité. Le vernis  protège les tableaux des dégradations mécaniques, climatiques et des pollutions.

Les altérations optiques et mécaniques des vernis modifient le chromatisme initial de l’œuvre qui perd sa lisibilité. ainsi les couleurs et les formes s’effacent sous les vernis encrassés, jaunis,  craquelés ou sous les voiles blanchâtres des chancis.

Traitements :
Suite à  une observation approfondie du vernis, de l'époque et de ses altérations, il sera proposé un protocole d'allègement suivant la composition de ce dernier :  nettoyage des crasses et poussières,  allègement du vernis jauni et oxydé, et parfois retrait des anciens sur-peints et anciennes retouches.


Allègement - retrait du vernis

 

Tableau XXème

 

 Tableau XVIIIème

 Peinture fin XIXème

Tableau XXème : retrait des crasses

Traitements à l’arrière

Traitement du châssis et des panneaux bois  : Injection de xylophène

 


 

Retrait des poussières/scrupules, dès l’arrivée de l’œuvre à l’atelier car elles dégradent la cellulose du textile.

 

 Consolidations : incrustation, steps, pièce non-tissé, pièce de lin

Traitements à l’avant

Retrait d’un voilage

Retrait du voilage d’un refixage suite au soulèvement de la couche colorée

 

Réseau de craquelures entrainant des soulèvements = refixage

Retrait du refixage à la béva 371

Pathologies de la couche colorée : Les craquelures prématurées et les gerçures

En cours de restauration, quel est notre travail ?

 

 

Faire des glacis dans les craquelures prématurées pour rendre à l’œuvre toute sa lisibilité.


Incrustation, masticage et réintégration colorée

 

Après les consolidations arrières, on pose par l’avant une pièce imitant la toile + gesso + mastic façonné afin de retrouver la planéité de la couche colorée. Ici la retouche choisie est dite « illusionniste » car elle s’approche de l’identité chromatique de l’original. Limite les effets du vieillissement.

Traitement d’une brûlure

 

Allègement + quelques points de retouche

Retouche

 

Reconstruction de la dentelle

Lacune : masticage, reconstitution dessinée et réintégration colorée

Pose du vernis final

Matériaux à changer

Clous oxydés / châssis vermoulu

Toile à recoudre

 

Pigments ET MATÉRIEL DE L'atelier